[PJ] Laoghaire McGeil

par **Laoghaire McGeil** Sam 16 Oct - 19:28

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"Falbh air falbh, deamhan ... mas e do thoil e ..."

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- Identité -

Nom: McGeil
Prénom(s): Laoghaire Fiona Moira Margaret
Âge: Une vingtaine d'années
Origines: Édimbourg

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- Description -

Pressé de rejoindre la taverne, vous marchez à vive allure. Vos habituels tracas et pensées hantent votre esprit, vous déconnectant complètement de ce qui vous entoure. Votre épaule vient alors bousculer quelqu'un. Vous vous osez un léger regard sur votre droite. La première chose, le détail frappant, ce qui attire votre regard: une longue crinière rousse aux boucles infinies qui embellit presque sauvagement le visage, la nuque et les épaules de la jeune femme tombée au sol. Curieux, vous continuez de l'observer et remarquez son teint de porcelaine, semblable aux neiges éternelles des hautes montagnes. Une multitude de tâches de rousseur, presque trop nombreuses, ornent son visage, son cou et ses mains. Gêné par la situation, vous vous éclaircissez la gorge, faisant comprendre à cette individue que vous souhaitez l'aborder. La rousse tourne péniblement la tête en votre direction, tantôt occupée à épousseter de ses mains sa robe. Deux émeraudes vous fixent, l'air confus et candide.

"Veuillez m'excuser, je ne faisais guère attention. Prêtez-moi votre main, je vous prie. Une jeune femme ne saurait rester ainsi au sol.", annoncez-vous, désolé.

La présumée ingénue tend alors ses doigts, déposant ces derniers avec délicatesse dans la paume de votre main. La tirant avec douceur, la voilà debout. Vous lui adressez un sourire des plus charmants.
Elle vous inflige une gifle dont vous vous souviendrez. C'est en enchaînant alors les insultes, toutes plus terribles les unes que les autres, que la jeune femme se tient prête à en asséner une deuxième. Vous prenez la direction de la taverne en courant, entendant derrière vous un charabia en gaélique.

"Quel goujat.", ajoute-t-elle plus faiblement, affublée d'un accent écossais prononcé.

Laoghaire. Une jeune femme faisant tâche à Levant. Tous ici semblent prêts à défendre leurs terres nouvellement réclamées. Tous semblent capables d'abattre un sanglier d'un seul tir de mousquet. Tous semblent tenir debout suite aux bousculades des impolis. Il n'en est rien pour l'écossaise. Elle se tient là, pourvue d'une constitution fragile, de piètres connaissances des arts du combat et d'un entourage proche extrêmement réduit. Même ses gifles sont jugées ridicules par ceux les ayant goûtées, quoique parfois efficaces pour faire décamper les mufles. Livrée presque à elle même sur ces terres hostiles, la rousse vit des plantes qu'elle identifie et connaît comme un poème. L'efficacité des potions et remèdes concoctées par la jeune femme n'est plus à prouver, mais cela ne suffit pas à s'offrir la compagnie d'aventuriers prêts à la prendre sous leur aile. Personne ne veut d'un fardeau qu'il faut protéger. Alors la voilà, l'esprit hanté par ses habituels tracas et pensées, pressée de rejoindre la miteuse chambre d'auberge qu'elle habite et déconnectée de tout ce qui l'entoure.

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- Informations connues -

[Ces informations peuvent être apprises extrêmement facilement si votre personnage est passé par Levant.]

* * * Laoghaire est apothicaire et herboriste, bien qu'aucune bâtisse ne semble abriter son commerce. Elle vend ses produits au marché.

* * * Laoghaire ne s'aventure jamais trop loin, peu préparée aux expéditions.

* * * Certains ne comprennent pas comment cette jeune femme a atterrit sur l'île étant donné son gabarit.

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par **Laoghaire McGeil** Mar 19 Oct - 14:12

[Si aucune précision n'est donnée, l'ensemble des dialogues est en écossais, malgré le choix du français. Certains termes ou phrases tirées de mes maigres connaissances en cette langue seront parfois glissées çà-et-là afin d'offrir une immersion plus aggréable. Bonne lecture !]

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Le Domaine McGeil

[Scottish Castle A, Andreas Rocha, 2016.]

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"Où es-tu jeune lass ?! Dame McGeil s'impatiente !", s'égosilla une femme rondelette, marchant rapidement dans le grand salon.

Vêtue d'une longue robe bistrée et d'un devantier, la suivante fulminait presque en relevant légèrement les pans de son habit pour avancer sans encombre. Connue pour son caractère doux, madame Baxter n'avait de toute évidence aucune patience ce jour-là. Les parties improvisées de cache-cache avec Laoghaire l'insupportaient au plus haut point. Madame Baxter était une femme occupée, responsable de bien des choses dans le château. Dame de compagnie, cuisinière, servante et même guérisseuse. Tous au domaine McGeil savaient que le clan prendrait fin si cette femme-à-tout-faire décidait un beau jour de ne plus être là. Et justement, elle était attendue pour la préparation du repas du soir.

"Laoghaire, je ne le répèterai pas !"

Les menaces étaient inutiles. Celle qui était cherchée se cachait bien. Trop bien. Madame Baxter aurait dû se déplacer jusqu'aux écuries pour repérer la jeune rousse. Évitant pour la troisième fois l'enseignement de la broderie, la fugitive se trouvait là, le dos appuyé contre la plus jeune jument. Un nouvel ouvrage subtilisé dans la bibliothèque de son père attirait toute son attention; un conte de fées et de changelings rédigé en français et offert au Laird McGeil lors de l'un de ses nombreux voyages au royaume de France. La jeune fille pouvait lire et comprendre cette langue, résultat de ses nombreux "emprunts bibliothécaires" au cours des dix-huit années qui l'avaient vu grandir. Elle pouvait également reconnaître de nombreux arbres, fleurs et plantes. Elle savait compter, calculer et avait même quelques notions de politique.
En revanche, Laoghaire ne savait pas coudre, broder ou s'occuper d'un petit bairn. Elle était également peu douée pour enfiler correctement sa cotte ou pour aider un homme à se vêtir. Aux yeux de sa marâtre, ces tares avaient empêché leur clan de s'unir à un autre. Et peut-être n'avait-elle pas tord. Peu de prétendants désiraient voir leur compagne étaler une vision personnelle de la politique écossaise. D'autres encore craignaient qu'elle fasse une piètre mère.

Laoghaire avait échoué par quatre fois. Chaque prétendant rencontré avait finalement abandonné toute union avec le clan McGeil.
Le premier par exemple, fils d'un artisan réputé de Dùn Èideann, avait forgé deux bracelets de fer aux gravures florales. Lors de sa rencontre avec la jeune fille, il les lui offrit. Flattée, Laoghaire s'acquitta de lui offrir elle aussi un présent. Le jeune forgeron souffrait d'une toux périodique, parfois violente l'hiver venu. Il n'en fallu pas plus à la rousse pour lui préparer un remède à base d'écorce de cerisier et de pomme épineuse. Voyant cela comme un manque de respect à la virilité de leur fils et une étrangeté mystique, la famille du jeune homme retira sa proposition. C'est madame Baxter qui fut blâmée pour cela. Les recettes de toutes ses mixtures n'étaient pas suffisamment bien gardées, s'était convaincu le Laird.

Mais Laoghaire n'avait que faire d'un mariage. Elle savait pertinemment que le peu de liberté dont elle jouissait aujourd'hui lui serait arrachée dès l'instant où la tresse du mariage viendrait se nouer autour de sa main et de celle de son futur conjoint. Elle était pleinement consciente de ce que devait être une épouse et de ce qu'elle ne devait pas être. La jeune McGeil s'était faite à l'idée qu'elle ne pouvait éviter ce jour indéfiniment, mais elle ne se sentait pas prête malgré son âge, déjà bientôt critique pour les arrangements matrimoniaux.

Alors elle en profitait encore un peu.

Quelques jours de plus.

Et une main vint attraper son poignet.

"Tu étais donc là ! Laoghaire, au bain, tout de suite ! Tu empestes le foin !"

Surprise, la jeune fille referma son livre, avant de diriger son regard sur la voix. Madame Baxter l'avait finalement retrouvée. Laoghaire esquissa un léger sourire désolé comme seule réponse. Elle fut ensuite traînée à travers la cour, sous le regard moqueur de la jument qui hennit à plusieurs reprises. Derrière la fenêtre du bâtiment principal, une autre paire d'yeux surveillait les deux femmes. Assise sur l'un des coussièges, Fiona McGeil jaugeait d'en haut la fille et la servante tout en brodant un étrange motif marin aux couleurs violacées. Le regard dur, la posture droite et le geste précis, la femme du Laird attendait la rousse de pied ferme.

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